Ce programme dirigé au Bénin par Luc Djogbenou de l’IRSP-CAQ, se déroule au Burkina Faso, au Togo et au Bénin où il comprend un axe anthropologique. Globalement, ce programme a permis d’évaluer l’impact de pratiques agricoles innovantes sur l’évolution de la résistance. Le volet anthropologique intitulé«vie sociale des pesticides et déterminants socioculturels des pratiques de maraîchage» s’intéresse aux processus décisionnels en matière d’usages des pratiques agricoles, notamment dans le domaine de la lutte contre les ravageurs afin de comprendre pourquoi et comment les maraîchers décident d’utiliser telle ou telle technique.
L’étude s’intéresse notamment aux perceptions de l’efficacité et de la toxicité des pesticides, à la circulation des pesticides dans l’espace social, à l’organisation du travail sur les sites de maraîchage. Deux sites de maraîchage ont été ethnographié de mars à novembre 2012, ainsi que des enquêtes auprès d’autres acteurs sociaux impliqués, soit en amont, soit en aval de la production maraîchère. Le recueil des données s’est fait par les méthodes classiques de l’ethnologie, en particulier la tenue d’un carnet de terrain, l’observation directe, l’observation participante, des entretiens non-directifs semi-structurés, des entretiens de groupe et des captures d’images photographiques.
A ce jour, plus de 70 entretiens individuels ont été réalisés, trois entretiens de groupes, plus de 600 heures d’observations participantes ou directes sur les deux sites. Les transcriptions sont achevées et les analyses par tri croisé thématique des données selon une grille d’analyse préétablie sont en cours, dans le cadre de deux mémoires de DEA. La valorisation de ces résultats a déjà fait l’objet de trois communications et deux articles sont en préparation.